mardi 13 mars 2012

Le secret de Lady Scarlet - Nicola Cornick



 Dans le cadre du cercle des lectrices Harlequin (en partenariat avec Babelio)

Quatrième de couverture :

Fortune's Folly, Yorkshire, 1810.
Pour empêcher Nat Waterhouse, son ami d’enfance, de faire un mariage d’intérêt avec une riche héritière, la sulfureuse lady Elizabeth Scarlet est prête à tout. Y compris à élaborer un plan scandaleux : enfermer Nat dans un manoir désert la veille de la cérémonie.
Et tout se déroule parfaitement jusqu’au moment où Nat comprend qu’il a été piégé. Furieux, il accuse Lizzie d’avoir provoqué cette situation compromettante pour le contraindre de l’épouser elle. Pis encore ! il affirme avec arrogance qu’elle l’aime depuis toujours. Blessée dans son orgueil, profondément troublée par les insinuations de Nat, Lizzie décide de lui prouver à son tour qu’elle l’attire beaucoup plus qu’il ne veut bien le laisser paraître. Mais de baisers maladroits en caresses audacieuses, elle se laisse emporter dans un jeu de provocation dont elle ignore toutes les règles…

Mes impressions :

Angleterre, 1810. Nathaniel et Elisabeth se connaissent depuis neuf années. Nat était le camarade d’école de l’un des grands frères de Lizzie. Malgré leur différence d’âge, une amitié s’est créée entre eux au fil du temps. Cependant, Nat n’a jamais réellement vu autre chose en Lizzie, qu’une jeune fille à protéger. Pourtant, elle est étonnante !

A première vue, Lizzie apparaît comme une jeune femme horriblement gâtée. La preuve, pour empêcher son ami d’enfance de faire un mariage d’intérêt, elle décide tout bonnement de le séquestrer jusqu’à ce que la date de la cérémonie soit passée.
Pour elle, il ne s’agit que d’une pure question d’amitié. Elle ne veut que Nat se retrouve coincé avec une femme qu’il n’aime pas jusqu’à la fin de ses jours.

Mais Nat ne voit pas les choses de la même manière. S’il veut se marier, c’est pour la dot de sa future femme. En effet, pour couvrir un secret qui pèse sur sa famille, il a besoin d’une somme importante. Bien sûr, personne ne le sait.
Il affirme alors à Lizzie qu’elle le séquestre simplement parce qu’elle est amoureuse de lui et qu’elle préfèrerait qu’il se marie avec elle. Elisabeth étant une jeune femme de caractère, décide de lui prouver que lui non plus n’est pas indifférent à ses charmes. Et de fil en aiguille, ils font l’amour.

Oui, oui, vous avez bien entendu ! Et tout ça, dès le premier chapitre. J’étais perplexe. Où est mon livre Harlequin plein d’amour et de tendresse qui met des pages et des pages à créer une véritable histoire d’amour ? Pour que je puisse entrer dans le roman tout en douceur.

Ici, peu de douceur. Du moins pendant les trois quarts du livre. Nat est un homme posé, mature, responsable. Lizzie semble être la seule à pouvoir le faire sortir de ses gonds. Elisabeth, quant à elle, malgré son jeune âge, elle est pleine de caractère bien qu’encore innocente sur certains points.

Lizzie est un personnage vraiment touchant. On voit la jeune femme gâtée qu’elle est et pourtant, on découvre des blessures très profondes.
Et puis, oui elle prend des risques. Oui, elle ne fait pas ce que la société voudrait pour elle. Elle ne s’abaisse pas devant les hommes, elle leur tient tête. Elle veut un mariage d’amour et non d’intérêt. C’est une femme forte !

On apprécie de prendre du temps à aimer les personnages et d’autres que l’on adore détester dès leur apparition. Un roman plein de rebondissements, avec une intrigue que l’on suit facilement. Il y a tout de même des meurtres ! Un petit bémol sur les rebondissements et les retournements de situation. C’est agréable mais lorsque cela concerne nos deux principaux personnages, à un moment, on aimerait tout de même que ça accélère un peu. Ou plutôt que ça ralentisse. Vous comprendrez pourquoi !

Un roman vivant avec des personnages haut en couleurs. Ce n’est pas la lecture « doudou » à laquelle je m’attendais mais j’ai tout de même passé un très bon moment. Il est agréable de voir que bien que l’intrigue se passe au 19ème siècle, les réactions ne sont pas si éloignées de celle d’aujourd’hui. Une bonne découverte.

♥♥

Bord de mer - Véronique Olmi


 Quatrième de couverture :

En pleine semaine d'école, une mère de famille emmène ses deux enfants, Kevin et Stanley, en bord de mer. C'est un voyage difficile, en bus, à travers la nuit et sous une pluie continue. L'hôtel est plutôt minable, la chambre ridiculement petite, le temps ne permet même pas de distinguer la mer de l'horizon, l'argent manque. Les jours pourraient être meilleurs. Mais de ces jours meilleurs il n'en est pas pour cette femme, qui doucement va s'enfoncer, se cogner à cette ville, à l'image du monde, hostile, froid, sans avenir possible, sans légèreté aucune, pas même dans cette foire foraine où elle conduit ses gosses. Rien qu'un voyage au bout de la nuit, qui s'achève dans l'étouffement. Un premier roman réussi, lourd et pesant, asphyxiant, dans lequel Véronique Olmi (dramaturge) brosse le sinistre et sordide portrait d'une femme déchirée, acculée, minée par ses angoisses.


Mes impressions :

Lire ce roman, c’est être dans le froid avec une pluie qui vous glace. Une pluie qui s’insinue dans vos vêtements. Vous vous retrouvez avec cette sensation de vêtements collés, tandis que l’eau continue de tomber et de vous tremper. Et bien sûr, il vous reste un long trajet pour rentrer bien au chaud chez vous. Vous voyez de quelle impression je parle ? Très désagréable. Et le pire avec ce court roman, c’est que vous ne retrouverez jamais la chaleur de votre « chez-vous ». Mais j’aurais aussi bien pu vous dire que je n’ai pas aimé cette lecture !

Elle. La mère, la narratrice. Celle dont on ne connaît pas le nom (à moins que je ne m’en souvienne déjà plus). Elle décide d’emmener ses deux garçons, Stan et Kévin à la mer, en pleine semaine d’école. Rater quelques jours d’école, ce n’est pas bien grave en soi mais dès les premières lignes, l’ambiance est pesante et j’ai tout de suite su comment cela allait finir.
C’est une mère paumée, dépressive. Elle n’est pas ce que l’on appelle « une bonne mère » mais qu’est-ce qu’une bonne mère ? On voit qu’elle tente de faire des efforts. Cependant, elle est toujours déprimée, fatiguée. Et cela se ressent sur ses enfants. Le premier, Stan, est beaucoup trop mature pour son âge et tellement secret. Un enfant n’est pas censé se taire, garder tout ce qui ne va pas en lui. Il réagit comme le parent qu’il n’a pas. Est-ce pour cette raison qu’il est si réservé ? Pour ne pas déprimer encore plus sa mère qui semble déjà dépassée ?

C’est un livre glauque, un livre qui fait mal. Je n’ai rien contre les livres qui bousculent. Mais ici, c’est tout simplement l’histoire d’une mère qui abandonne. Je me suis prise d’affection pour elle, à certains moments. Elle a une vie difficile mais ses gosses comptent beaucoup pour elle, et par ce voyage, elle essaye de leur amener un peu de bonheur. Mais c’est trop tard !

Certains passages sont émouvants, je le reconnais mais toujours avec cette atmosphère lourde, qui nous écrase. De plus, j’ai eu beaucoup de mal avec l’écriture. C’est beaucoup trop « parlé » et ça a rendu ma lecture difficile, hachurée. Pas de retour à la ligne pour les dialogues, ni de guillemets. C’est peut-être bête mais cela m’a gênée. Le livre fait à peine 80 pages et pourtant, j’ai mis des jours à le lire.

Et quand vous pensez que ça va aller mieux, sachez que c’est un leurre. C’est juste une illusion pour vous plomber encore plus.

Oui, j’aurais pu me prendre d’affection pour cette mère de famille.
Oui, j’ai essayé de comprendre.
Si la fin avait été différente, peut-être même que j’aurais réussi. Mais là, je n’ai vu qu’une mère qui abandonne, qui n’a plus le courage de rien. Avec cette impression que la décision finale est prise plus dans son intérêt que celle de ses enfants.

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