Quatrième de couverture :
En pleine semaine d'école, une mère de famille emmène ses deux enfants, Kevin et Stanley, en bord de mer. C'est un voyage difficile, en bus, à travers la nuit et sous une pluie continue. L'hôtel est plutôt minable, la chambre ridiculement petite, le temps ne permet même pas de distinguer la mer de l'horizon, l'argent manque. Les jours pourraient être meilleurs. Mais de ces jours meilleurs il n'en est pas pour cette femme, qui doucement va s'enfoncer, se cogner à cette ville, à l'image du monde, hostile, froid, sans avenir possible, sans légèreté aucune, pas même dans cette foire foraine où elle conduit ses gosses. Rien qu'un voyage au bout de la nuit, qui s'achève dans l'étouffement. Un premier roman réussi, lourd et pesant, asphyxiant, dans lequel Véronique Olmi (dramaturge) brosse le sinistre et sordide portrait d'une femme déchirée, acculée, minée par ses angoisses.
Mes impressions :
Lire ce roman, c’est être dans le froid avec une pluie qui vous glace. Une pluie qui s’insinue dans vos vêtements. Vous vous retrouvez avec cette sensation de vêtements collés, tandis que l’eau continue de tomber et de vous tremper. Et bien sûr, il vous reste un long trajet pour rentrer bien au chaud chez vous. Vous voyez de quelle impression je parle ? Très désagréable. Et le pire avec ce court roman, c’est que vous ne retrouverez jamais la chaleur de votre « chez-vous ». Mais j’aurais aussi bien pu vous dire que je n’ai pas aimé cette lecture !
Elle. La mère, la narratrice. Celle dont on ne connaît pas le nom (à moins que je ne m’en souvienne déjà plus). Elle décide d’emmener ses deux garçons, Stan et Kévin à la mer, en pleine semaine d’école. Rater quelques jours d’école, ce n’est pas bien grave en soi mais dès les premières lignes, l’ambiance est pesante et j’ai tout de suite su comment cela allait finir.
C’est une mère paumée, dépressive. Elle n’est pas ce que l’on appelle « une bonne mère » mais qu’est-ce qu’une bonne mère ? On voit qu’elle tente de faire des efforts. Cependant, elle est toujours déprimée, fatiguée. Et cela se ressent sur ses enfants. Le premier, Stan, est beaucoup trop mature pour son âge et tellement secret. Un enfant n’est pas censé se taire, garder tout ce qui ne va pas en lui. Il réagit comme le parent qu’il n’a pas. Est-ce pour cette raison qu’il est si réservé ? Pour ne pas déprimer encore plus sa mère qui semble déjà dépassée ?
C’est un livre glauque, un livre qui fait mal. Je n’ai rien contre les livres qui bousculent. Mais ici, c’est tout simplement l’histoire d’une mère qui abandonne. Je me suis prise d’affection pour elle, à certains moments. Elle a une vie difficile mais ses gosses comptent beaucoup pour elle, et par ce voyage, elle essaye de leur amener un peu de bonheur. Mais c’est trop tard !
Certains passages sont émouvants, je le reconnais mais toujours avec cette atmosphère lourde, qui nous écrase. De plus, j’ai eu beaucoup de mal avec l’écriture. C’est beaucoup trop « parlé » et ça a rendu ma lecture difficile, hachurée. Pas de retour à la ligne pour les dialogues, ni de guillemets. C’est peut-être bête mais cela m’a gênée. Le livre fait à peine 80 pages et pourtant, j’ai mis des jours à le lire.
Et quand vous pensez que ça va aller mieux, sachez que c’est un leurre. C’est juste une illusion pour vous plomber encore plus.
Oui, j’aurais pu me prendre d’affection pour cette mère de famille.
Oui, j’ai essayé de comprendre.
Si la fin avait été différente, peut-être même que j’aurais réussi. Mais là, je n’ai vu qu’une mère qui abandonne, qui n’a plus le courage de rien. Avec cette impression que la décision finale est prise plus dans son intérêt que celle de ses enfants.
♥♥♥♥♥
Salut Copine !!^^
RépondreSupprimerBienvenue sur Blogspot !
Un livre que j'ai envie de lire malgré ta critique, histoire de voir ce que j'en pense...
Un livre qu'en son temps m'avais marqué, et malgré les années continue de me hanter. Je me souviens encore des images de bord de mer, des scènes dans l’hôtel, de leur arrivée en bus dans cette destination inconnue. Oui, je me souviens encore alors que cela remonte à 5 ans (voir plus).
RépondreSupprimerJe n'ai pas cherché à me prendre d'affection pour la femme - la mère, ni même à comprendre. je me suis laissé aller à la suffocation jusqu'à la touche finale, jusqu'à ce que les mots The End apparaissent sur la dernière page. Si j'avais pu, j'aurais lu le livre en apnée pour m'éviter tout traumatisme. Mais je n'ai pas le souffle d'un plongeur chevronné, alors j'ai respiré entre les chapitres, pour happer tout l'air frais dont j'avais besoin pour lire le passage suivant.
Oui, "Bord de Mer" m'a marqué, de façon presque indélébile.
"Numéro Six" me laisse par contre pratiquement aucun souvenir.
le Bison.